5g, Edge Computing et Choixpeau Magique

Lao-Tseu l’a dit, il faut trouver la voie. Lao-Tseu a également écrit cette phrase, digne devise des écumeurs de salons : “être humain c’est aimer les hommes, être sage c’est les connaître”.

C’est donc avec le masque et le sourire jusqu’aux yeux que nous nous sommes rendus au SIDO à Lyon, un des principaux salons européens B2B dédié à l’IOT, la robotique et l’IA, embarquée… ou non !
Entre autres drones et robots danseurs de Gangnam Style, on a surtout eu le plaisir de rencontrer de vrais gens, et ça fait du bien dans cette époque où le distanciel devient la norme !

Ils ont attiré notre attention

Venus pour présenter Spotwatch, notre IA embarquée pour réaliser des cas d’usage en Computer Vision (traitement de l’image et des vidéos), le SIDO c’est aussi l’occasion de rencontrer les acteurs de l’écosystème, concurrents comme partenaires, acteurs traditionnels comme étoiles montantes. Petite sélection en vrac :

• Les fameuses Hololens, les lunettes de réalité mixte de Microsoft, qui permettent l’interaction avec des hologrammes, et font le pont entre réalité et monde digital.
• E-Peas, qui n’est pas un petit pois connecté, mais un constructeur d’AEM (Ambient Energy Manager), qui permet par exemple de recharger la batterie de son téléphone grâce à la chaleur de sa tasse à café.
• Airudit, une startup bordelaise spécialisée dans le Speech-To-Context, qui souhaite faciliter la discussion entre les robots et les hommes grâce à la compréhension sémantique basée sur des ontologies.
• Ez-wheel et sa roue connectée, et la perspective réjouissante de pouvoir enfin organiser des rallys de chaise de bureau.
• Nos très sympathiques voisins de stand Robotex, fédérateurs du robotique français, et leur flotte de drones volants.
• Les Brain-Computer Interfaces (BCI) de Nataliya Kosmina : AttentivU est un projet de paire de lunettes monitorant l’activité des yeux et du cerveau, qui pourrait permettre de sauver des vies en voiture par exemple. Une autre de ses créations permettraient de déplacer des objets par la pensée. Les cas d’usage sont multiples, on pense notamment au remplacement de Parcoursup par l’utilisation généralisée du Choixpeau Magique.
• Les puces intelligentes d’AnotherBrain, startup fondée par Bruno Maisonnier, père du fameux robot NAO, et ex-fondateur d’Aldebaran Robotics, racheté en 2012 par Softbank.

Les focus des conférences

Un salon, c’est également l’occasion de mieux connaître les enjeux du secteur, en discutant sur les stands, ou grâce aux nombreuses conférences qui rythment les journées.

Les sujets d’éthique et de confiance dans les IA étaient bien sûr à l’ordre du jour, et notre expert Guillaume Hochard a pu faire valoir notre expertise en la matière lors d’une table ronde sur la traçabilité des dispositifs médicaux.

Mais le SIDO a surtout une coloration industrielle, et c’est l’usine 4.0 qui était au centre des discussions. Les conférences ont tour à tour listé les apports de l’IOT industriel aux fonctions de production, de maintenance, de qualité, d’approvisionnement et de logistique. L’intégration toujours plus resserrée des différentes fonctions, des différents outils et des différents capteurs du lieu de production permettent le développement d’analyses de plus en plus précises, et une prise de décision mieux éclairée.

Cette interconnexion, malgré tous ses avantages, pose son lot de questions, et notamment celle de la sécurité, abordée dans près d’une dizaine de conférences pendant le SIDO. En effet, le système informatique et technologique qui constitue l’épine dorsale de l’usine 4.0 est bien plus vulnérable aux cyber-menaces que l’usine traditionnelle, et la production devient donc une cible de choix des attaques digitales. D’où l’importance fondamentale de la mise en place de principes de cybersécurité robustes au sein de l’usine, et notamment d’une formation adéquate des personnels à ces nouvelles menaces. C’est la garantie minimale pour éviter la multiplication des désastres écologiques, humains et économiques liés aux failles de sécurité numériques des usines.

L’Edge Computing, et son dérivé l’Edge AI, viennent répondre à certains de ces enjeux de sécurité, en diminuant de manière conséquente les flux de données vers un système centralisé. La distribution du traitement voire du stockage en local, sur les outils et les capteurs, limite les possibilités d’intrusion et de captation. L’Edge Computing et ses avantages ont été détaillés sous différents angles pendant le SIDO, mais nous retenons principalement les points suivants :

• Diminution du temps de latence des traitements ;
• Économies liées à la moindre utilisation des services Cloud ;
• Économies d’énergie liées à l’optimisation des traitements et réduction de la charge environnementale liée à l’utilisation du Cloud ;
• Diminution de la dépendance à Internet et possibilité de réaliser des traitements dans des zones reculées.

Enfin, ce qui permet l’essor de l’IoT industriel, c’est l’avènement de la 5G, dont on a beaucoup entendu parler pendant le salon, et sous toutes les coutures.
Ce nouveau standard de télécommunication permet de réduire les temps de latence, d’augmenter le volume de données transmises, et surtout d’augmenter le nombre d’objets connectés à surface égale. En parallèle à la 5G, les réseaux LPWAN type SigFox, LoRa, sont toujours considérés comme des vecteurs puissants pour le déploiement de l’IoT, mais une des stars du SIDO, c’était bel et bien la Startup Kinéis, et son projet de constellation de nanosatellites. À l’honneur aux côtés de Claudie Haigneré, première astronaute européenne dans l’espace, lors d’une plénière sur les mutations du secteur spatial, Kinéis a pour ambition de démocratiser l’accès à une connectivité globale, en donnant accès aux “professionnels et au grand public à un service de localisation et de connectivité satellitaire mondial, très simple d’emploi et très abordable”.

Entre tous ces allers-retours de la terre à l’espace en passant par les nuages, le SIDO brosse un panorama clair des enjeux de l’IOT, de sa connexion avec d’autres concepts comme l’IA et la Data Science, des bénéfices à en tirer et des risques environnementaux, sécuritaires et sanitaires associés.

Retrouvez Vincent Dejouy, notre expert de l’IA embarquée à la conférence Embedded-AI du 8 décembre.

Aussi n’hésitez pas à lire notre dernier article sur l’Edge AI rédigé par ma collaboratrice Louise Rodriguez.